III) Les résultats d'ATTAC

a) Les réussites : Opinion publique et Actions


-L'idée d'une taxe globale fait son chemin à gauche comme à droite-

CF ANNEXE

-Le succès d'ATTAC tient à la réappropriation de l'économie-

- "Le succès d'ATTAC tient à la réappropriation de l'économie, laissée aux experts, hommes politiques et journalistes financiers. Le tour de force des puissants est d'avoir fait passer pour extraordinaire-ment compliqué et secret ce qui ne l'est pas beaucoup. Lorsqu'on gratte la surface de la "théorie" libérale, on trouve le bon sens le plus épais, genre, "donnez de l'argent aux riches, ils l'utiliseront mieux que ne le feraient les pauvres incultes". ATTAC est en passe de réaliser son premier pari : former non des contre-experts, mais des gens qui ne se laissent plus leurrer par l'expertise, et arriver aux limites de l'économie. Une fois qu'on a compris - les phénomènes boursiers, la spéculation, le commerce international, le développement, le "marché" et la nullité crasse de la quasi-totalité des expert en économie, le nez dans le guidon de leur misérable technique -, reste l'essentiel : le sens.
- Source : Charlie Hebdo n°532, p.5, article intitulé 'Attac à Arles'

- Ils mettent en évidence des abus de pouvoirs évidents, notamment de la part d'organisations mondiales (OMC, FMI, etc) sur lesquelles ils tentent d'exercer un contrôle démocratique.
- "Au prétexte du développement économique et de l'emploi, les pays membres de l'OCDE n'ont pas renoncé à signer un Accord Multilatéral sur les Investissements (AMI) qui donnerait tous les droits aux investisseurs et imposerait tous les devoirs aux Etats. Dans le même temps, la Commission européenne et certains gouvernements entendent poursuivre leur croisade libre-échangiste par la mise en place d'un Nouveau marché transatlantique (NTM), visant ouvertement à asseoir l'hégémonie des Etats-Unis dans l'audiovisuel et à démanteler la politique agricole commune (PAC)"
- Source : Tout sur Attac 2002, p.23, éditions Mille et une Nuits, mai 2002

-Ils permettent à de nombreux citoyen(ne)s de faire de la politique, et de s'y intéresser dans un contexte où la tendance générale est plutôt au désenchantement-

"La mondialisation financière aggrave l'insécurité économique et les inégalités sociales. Elle contourne et rabaisse les choix des peuples, les institutions démocratiques et les Etats souverains en charge de l'intérêt général. Elle leur substitue des logiques strictement spéculatives exprimant les seuls intérêts des entreprises transnationales et des marchés financiers. Au nom d'une transformation du monde présentée comme un fatalité, les citoyens et leurs représentants se voient disputer le pouvoir de décider de leur destin. Un tel abaissement, une telle impuissance nourrissent la progression des partis antidémocratiques. Il est urgent d'enrayer ce processus en créant de nouveaux instruments de régulation et de contrôle, aux plans national, européen et international. L'expérience indique assez que les gouvernements ne le feront pas sans qu'on les y encourage. Relever le double défi d'une implosion sociale et d'une désespérance politique exige donc un sursaut civique et militant."
Source : Tout sur Attac 2002, p.22, éditions Mille et une Nuits, mai 2002

ACTIONS CONCRETES

-Les moyens d'action-
ATTAC utilise les médias et les manifestations internationales, en réaction contre des sommets menés par des organismes internationaux comme l'OMC, l'OCDE, le rassemblement du G7, pour faire entendre ses revendications et ses idées. Parmi les (contre) sommets qui ont fait connaître ou parler d'ATTAC, citons

Seattle (Amérique) en novembre 1999 en opposition à la réunion du G7.

Le sommet qui a fait connaître ATTAC et des mouvement d'anti-mondialisation : émergence d'un mouvement de citoyens qui demanderont un moratoire sur l'emprise de l'OMC sur " l'investissement, la politique de la concurrence, les fournitures aux gouvernement. [...] Attac rejeette également les Accords sur les Aspects Commerciaux de la Propriété Intellectuel (TRIPS) ". Même si l'influence de ces paroles fut faible, Seattle est la preuve qu'une contestation existe et peut être menée.

Doha(Qatar), du 9 au 13 novembre 2001, contre sommet de l'OMC.
Le bilan est négatif. Les pays du Sud et les anti-mondialistes n'ont pu se faire entendre, malgré le combat gagné sur l'accès aux médicaments génériques. Ce sommet confirme la logique unilatérale de l'OMC.

Porto Alegre
(Brésil) janvier 2001 en opposition au Forum des puissances internationales à Davos (Amérique du Nord).
Ce contre- sommet constitue une révolution : c'est le premier Forum Social Mondial (FSM). Pour la première fois, les organisations peuvent débattre entre elles et proposer des moyens d'actions de grande envergure.
Désormais Porto Alegre représente le bastion du FSM qui est organisé chaque année en même temps que le FEM ( Forum Economique Mondial), et où , pendant que d'autres militants font pression à Davos, des membres d'ATTAC et des associations signataires se donnent rendez-vous pour discuter, échanger leurs expériences et formuler les propositions alternatives à la mondialisation, afin de barrer la route à la spéculation financière, aux violations des droits de l'Homme et aux atteintes à l 'environnement.

b) Les échecs : fonctionnement et surréalisme

-Le fonctionnement antidémocratique d'ATTAC-
Le fonctionnement d'ATTAC repose sur un conseil de trente administrateurs, élus pour trois ans et rééligibles. Parmi ces 30 personnes, 12 seulement sont élues par l'assemblée générale des adhérents directs et 18 sont choisies parmi le Collège des fondateurs. Ce dernier est constitué de représentants des organisations syndicales et associations ayant participé à la création d'ATTAC, ainsi que de personnes cooptées (7).
A chaque réunion du conseil d'administration, une équipe dirigeante détient donc 60 % des voix. Autrement dit, même si une majorité d'adhérents souhaitait infléchir la ligne d'ATTAC dans un sens ou dans un autre, elle ne pourrait le faire statutairement sans se heurter à ce " sénat " chargé de veiller au maintien de l'association dans ses rails initiaux. Un tel fonctionnement est en totale contradiction avec le discours démocratique officiellement affiché. ATTAC se présente volontiers comme un mouvement d'éducation populaire, mais elle ne développe visiblement pas l'esprit critique de ses adhérents.
Pourquoi une telle disposition ? Officiellement, pour préserver la pluralité, c'est-à-dire éviter que l'une des composantes ne prenne le pas sur les autres : la confiance règne entre les fondateurs ! On peut également supposer d'autres intentions moins avouables. Se réserver le leadership intellectuel sur le mouvement, dans un système curieusement inspiré de la cooptation et des collèges universitaires ?

-ATTAC travaille pour le ministère des Finances, et, tout en dénonçant la logique néolibérale du tout-privé et de l'externalisation, se décharge de sa propre gestion associative au profit d'une entreprise privée-
" Aujourd'hui, Attac est consulté régulièrement par le Ministère des Finances et d'autres institutions gouvernementales. Devant un tel succès, le conseil d'administration d'Attac national a dû revoir son organisation. Le local trop étroit (un petit F2 parisien) ne sont plus adaptés, un déménagement est prévu dans les mois qui viennent. La gestion des adhésions a été confiée à une société privée basée en Picardie qui travaille déjà pour Greenpeace, la fondation Abbé Pierre, Témoignages Chrétien, Libération, etc... Elle garantit la confidentialité du fichier et surtout un envoi régulier aux comités locaux des listings remis à jour. Cette sous-traitance permettra au siège d'Attac de consacrer plus de temps à l'une de ses priorités pour l'année en cours : la communication. " extrait de La lettre d'ATTAC 45 (Numéro 2, 1er mars 2000)

-Ils choisissent un éditeur appartenant au groupe Lagardère-Matra-Hachette, 2ème groupe de presse et d'édition français, et par ailleurs marchand d'armes, pour publier leurs livres...-


-Surréalisme de la taxe Tobin-

Cependant, la proposition Tobin, malgré son attrait évident, n'a jamais été sérieusement examinée par les décideurs internationaux, pas même lorsqu'elle est réapparue à l'occasion de crises financières. Outre la réticence politique envers des taxes internationales qui pourraient menacer la souveraineté fiscale nationale, la taxe a été sévèrement critiquée par des analystes financiers car elle poserait des problèmes techniques :
- Problèmes de contrôle, car les fraudes se multiplieraient : les opérateurs tenteront de transférer ces opérations vers d'autres instruments, d'autres territoires (paradis fiscaux) ou passeront par d'autres intermédiaires non imposables afin d'échapper à la taxe.
- Dans une structure simple, la distinction entre les opérations monétaires désirables et indésirables est très floue. Par conséquent, la taxe réintroduirait des distorsions et augmenterait le coût des transactions financières internationales " normales ".
- De surcroît, les spéculations indésirables ne se situent pas forcément sur le court terme, et une pénalisation supplémentaire des transactions à court terme n'est pas forcément appropriée.
Ainsi, la Taxe Tobin présente des avantages et des inconvénients (cf. annexe 8). De manière générale, l'opinion publique y est plutôt favorable. Cette proposition de taxation recueille 70% d'approbation chez les sympathisants de gauche au lieu de 54% au sein de la droite. Il est clair que cette mesure est finalement perçue comme modérée, suscitant de l'enthousiasme dans les courants de la vie politique et ceux qui ressentent la mondialisation comme une menace. Aussi, des associations telles que ATTAC (l'Association pour la Taxe Tobin d'Aide aux Citoyens) défendent fermement la mise en application de la taxe et luttent contre les politiques néo-libérales.

Au fil des ans, la proposition initiale a été revue et corrigée en tenant compte de certaines critiques. Plusieurs objections d'ordre technique peuvent désormais être rejetées. En ce qui concerne la faisabilité, il faut rappeler que des taxes sur les transactions financières (plus généralement appelées " taxes sur les transactions de titres " ou TTT), comme les taxes sur l'achat ou la vente d'actions et d'obligations, sont déjà prélevées dans de nombreux pays. Et ces TTT fonctionnent bien.
D'autres solutions, comme des dépôts obligatoires non porteurs d'intérêts auprès des banques centrales (en fonction du volume des achats de devises) ou des frais financiers sur une position nette en devises, ont également été proposées, sans grand succès.


-Surréalisme des retraites-

CF ANNEXE 1

CF ANNEXE 2

Au niveau de la France, et pour le problème des retraites, Attac est contre le processus de capitalisation que souhaiteraient imposer le FMI et la banque mondiale. Attac souhaite maintenir le principe de solidarité intergénérationnelle.


1. L'âge du départ en retraite à taux plein à 60 ans doit être le pivot du système de retraite
2. Valider les années d'étude et les périodes d'inactivité forcées
3. Assurer des financements stables au système des retraites
a. mener une politique de plein-emploi
b. Redresser la part des salaires dans la valeur ajoutée

c. Etendre l'assiette du calcul des cotisations
d. Augmenter les cotisations